1981 : la France retire l’homosexualité de la liste des maladies mentales
4 août 1982 : la loi française supprime toute pénalisation de l’homosexualité impliquant des personnes de plus de 15 ans (âge de la majorité sexuelle)
15 septembre 1999 : le PACS est adopté, il permet de légaliser les couples non mariés, dont les couples homosexuels.
2001 : le tribunal de grande instance de Paris accepte pour la première fois l’adoption, par une femme homosexuelle, des trois enfants mineurs de sa compagne. La justice française donne naissance à la première famille homosexuelle.
23 avril 2013 : avec l'adoption de la loi pour le "mariage pour tous", la France devient le 14ème pays à autoriser le mariage homosexuel dans le monde.
Et maintenant en 2019 : ouverture de la PMA à toutes les femmes ?
Grâce aux progrès techniques de la médecine, le modèle familiale évolue. Avant la PMA, un enfant ne pouvait naître que de l'accouplement d'un père et d'une mère. Ainsi les parents de l'enfant étaient forcement les parents biologiques, sauf dans le cas de l'adoption. Depuis la découverte des méthodes de procréation médicalement assistée, ce n'est plus forcement le cas. Des couples stériles peuvent avoir des enfants parfois aussi en recourant à des dons de gamètes, donc les parents de l'enfant ne sont plus forcement les parents biologiques. Le schéma de la famille évolue et on voit maintenant des couples homosexuels ou des femmes seules réclamer le droit à l'enfant au nom de l'égalité.
Au cours du XXème siècle, en mai 1942, avec la levée des interdictions concernant le travail des femmes mariées , les femmes revendiquent petit à petit l'égalité dans leur couple, et, avec la loi Neuwirth qui autorise la contraception en 1967, les femmes obtiennent la liberté de choisir d'avoir un enfant ou non. Ceci détermine un nouveau modèle familial où la femme est l’égale de l'homme. Les couples homosexuels qui, avec l'évolution des lois et des mœurs, peuvent maintenant s'assumer, réclament alors eux aussi le droit à l'enfant, avec comme argument l'égalité vis a vis des couples traditionnels.
Cette acceptation des couples homosexuels grandissante est illustrée dans l'enquête "Valeurs" 1981-2008 Arval (enquêtes réalisées par l’Association pour la recherche sur les systèmes de valeurs, qui regroupe une quinzaine d’enseignants et de chercheurs en sociologie et sciences politiques) : en 1981, 49% des français n'acceptaient pas l'homosexualité alors qu'en 2008, seulement 19% ne l'acceptaient toujours pas. .
Ce changement sociétal est également visible dans la presse et dans les séries télévisées. Dans les années 80, la presse présentait l'homosexualité de façon très négative. Par exemple en 1983, les médias ont parlé du SIDA comme étant le "cancer gay". Dans les premières séries télévisées, on voit apparaître des homosexuels mais de façon très péjoratives, les caricaturant par des personnages féminisés à l'extrême et "fofolle" à l'image du film "la cage aux folles". Aujourd'hui, la vision des homosexuels dans les séries télévisées a nettement évolué et les relations ne sont plus cachées. Les homosexuels ne sont plus caricaturés, leurs personnages accèdent même à la réussite sociale (exemple: Desperate Housewives ou les homosexuels sont avocat, médecin et chef d'entreprise).
Serge Hefez, responsable de l'unité de thérapie familiale dans le service de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris, nous précise dans l'émission "L'enfant de tous les possibles" diffusée sur France 5 le 29 Janvier 2019 que chaque année d'après les statistiques et les sondages, les avis favorables autour de l'homoparentalité et autour de la PMA pour les mères célibataires augmentent. De plus, d'après lui, on voit apparaître dans les feuilletons, les films et les séries télévisées de plus en plus de couples homosexuels et de familles homoparentales. Ça rentre dans les mœurs.
En conclusion, la vision de la société sur les homosexuels évolue positivement, donc la presse et les médias les présentent avec plus de justesse. Et ceci fait à son tour évoluer le regard de la société.
Ces temps-ci, nous voyons les émissions et les interventions des médias sur notre sujet la PMA se multiplier. Nous pouvons nous demander dans quelle mesure ces interventions influenceront les débats et les opinions.
Caroline Mecary est une avocate, spécialiste en droit de la famille, qui plaide dans de nombreux dossiers impliquant des familles homoparentales. Elle a estimé lors des "rencontres LGBT+" du samedi 6 octobre 2018 à Paris que « les règles relatives à l’établissement du lien de filiation relèvent toujours d’une construction sociale », et n’étaient jamais liées à la biologique. Cela signifie que pour le droit français, les parents sont ceux qui se déclarent comme tels et non les parents biologiques : quand un enfant naît dans une famille, on ne demande pas de test ADN à celui qui se déclare être le père de l'enfant, aussi dans le cadre d'une adoption les parents sont ceux qui élèvent l'enfant.
LGBT est la communauté Lesbienne, Gay, Bisexuelle, et Transgenre.
Ils sont au premier rang pour réclamer la PMA pour toutes.
Ils invoquent la souffrance de ne pas pouvoir avoir d'enfant et assimilent cela à une pathologie. Ils considèrent donc que c'est à la médecine de les aider, de les soulager.
Ils réclament de plus l'égalité de situation et de traitement avec les couples traditionnels (droit à l'enfant), l’égalité des droits des femmes a disposer de leur corps, ainsi que l'égalité financière, c'est à dire ne pas avoir de frais en étant obligé de se rendre à l'étranger et aussi le remboursement par la sécurité sociale de la PMA, tout comme c'est le cas actuellement pour les couples bénéficiant de PMA en France.
Le jeudi 11 octobre 2018, de nombreuses femmes LGBT ont signé la tribune "Ne vous inquiétez pas pour nos enfants, ils sont aimés". Ils souhaitent rappeler que leurs enfants ont tellement été désirés, tellement attendus, qu'ils sont aimés. Leur projet parental a eu le temps de mûrir et ils se disent plus prêts a accueillir un enfant que dans certaines familles hétéros chez qui l'enfant est arrivé trop vite.
Elles estiment : "Nos familles n'ont pas moins de valeur que les vôtres".
Quatre-vingt-dix femmes qui ont dû se rendre à l'étranger pour faire des enfants ont signé une tribune sur le site de France info. Elles interpellent les médias qui tendent régulièrement le micro aux opposants à la PMA pour toutes. Elles dénoncent l'invisibilité des lesbiennes et des célibataires, premières concernées par le projet de loi du gouvernement, et appellent les médias et les responsables politiques à leur accorder plus de place dans les débats sur la procréation médicalement assistée (PMA)
La manif pour tous est un mouvement créé en 2012 en opposition à la loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe en France. C'est le principal collectif d'associations à l'origine des plus importantes manifestations d'opposition à celle loi. Ils sont contre le mariage homosexuel, l'homoparentalité (adoption, PMA, GPA) et la « théorie du genre ». Ils promeuvent le mariage homme-femme et la « famille traditionnelle ».
Ce collectif s'oppose maintenant également à la PMA pour toutes, et menace : « Si le gouvernement souhaite passer en force, il y a un risque d'une nouvelle mobilisation ».
« La Manif Pour Tous », représentée par l’humoriste Virginie Tellenne alias Frigide Barjot, catholique revendiquée, pense que l'ouverture de la PMA pour toutes prive irrémédiablement les enfants de père et de toute filiation paternelle. Ils estiment que l'enfant ne pourra être heureux sans figure masculine pour l'éduquer, sans "repères masculins". La Manif pour tous craint ainsi l’avènement d'une «fabrication d'enfants» sans père.
Cette position est symbolisée par le slogan #PMAsansPère, qui s'oppose au slogan #PMAPourToutes lancé pour défendre la promesse de campagne d'Emmanuel Macron.
Enfin, La Manif pour tous estime que l'ouverture de la PMA aux couples de femmes, en réponse à une infertilité «sociétale» et non médicale, entraîne par «effet dominos» la légalisation de la GPA au nom d'un «droit à l'enfant».